Si Chateaubriand avait connecté Paris et le Proche-Orient, son admirateur Victor Hugo a fait entrer directement chez lui l’Extrême-Orient. « Les études orientales n’ont jamais été poussées si avant. Au siècle de Louis XIV on était helléniste, maintenant on est orientaliste. Jamais tant d’intelligences n’ont fouillé à la fois ce grand abîme de l’Asie. » Victor Hugo, Orientales, 1829. Puis dans sa lettre Au capitaine Butler écrite en 1861, Hugo a parlé de deux formes d’art: « l’Idée, qui produit l’art européen, et la Chimère, qui produit l’art oriental. Le Palais d’Eté était à l’art chimérique ce que le Parthénon est à l’art idéal. » Dans un texte critique (1864) qui était écrit pour William Shakespeare, Hugo a noté sa théorie: « Ici, Apollon, là le Dragon… Ces deux mondes appartiennent au goût suprême, et marquent ses deux pôles. A l’une des extrémités de ce goût, il y a la Grèce, à l’autre la Chine. » Et comme Hugo n’est jamais allé en Asie, et à une époque sans téléphone ni Internet, le contact de Hugo avec les asiatiques, et la source de la culture chinoise dans l’art et la pensée de Victor Hugo, restent un mystère.