10e Saison (2019-2020)

10e saison

 

Institut Confucius de l'université Paris Diderot en collaboration avec le Centre de documentation sur le cinéma chinois de Paris

 

Programme de l’année 2019-2020

Le programme de cette 10e saison du cycle « De l’écrit à l’écran » est consacré dans son ensemble aux années 1990 et 2000.

Il commence par un film de 1997, « The Making of Steel » (《长大成人》), inspiré du roman de Nikolaï Ostrovski « Comment l’acier fut trempé », qui est représentatif de l’époque.

En contrepoint des célébrations du 70e anniversaire de la fondation de la République populaire, le programme se poursuit avec un film réalisé il y a dix ans, en 2009 : il montre en coulisses le travail réalisé en septembre 1949 afin de préparer la place Tian’anmen en un temps record pour les célébrations de la fondation de la République, le 1er octobre.

Le programme se poursuit avec un film sur la vie à Hong Kong réalisé à la veille de la rétrocession (le 1er juillet 1997) par un réalisateur indépendant du cinéma hongkongais, Fruit Chan.

Le programme fait ensuite place à deux hommages, avec deux films de Zhang Ming et deux de Liu Bingjian, réalisateurs injustement méconnus. Hommage ensuite à un autre réalisateur méconnu, mais de Hong Kong : Yonfan, dont on pourra voir un film superbe de 2001, inspiré du « Pavillon aux pivoines » adapté en opéra kunqu.

Nous continuerons avec « The Go Master », film de 2005 de Tian Zhuangzhuang, sur un scénario du grand écrivain A Cheng qui a lui-même écrit par ailleurs la nouvelle « Le Roi des échecs » également adaptée au cinéma[1].

Puis nous passerons au film « Le Paon » sorti cette même année 2005 : premier film réalisé par le grand chef opérateur de la cinquième génération, Gu Changwei, qui évoque une série de rêves frustrés. Un peu dans la même veine, le film suivant, « The Road », porte un regard nostalgique sur toute une vie, avec un titre symbolique évoquant le chemin parcouru, chemin parfumé dans le titre chinois : le parfum du souvenir. Ce parfum, on en retrouve aussi des bribes dans le film de Zhang Lü qui suit, en hommage à ce réalisateur sino-coréen parti tourné en Corée faute de pouvoir le faire en Chine : « La rivière Tumen » sonne comme un glas, ou comme une porte qui se referme.

Enfin, nous terminerons l’année avec non point un film de Feng Xiaogang comme les deux précédentes, mais avec un film de Guan Hu dans lequel Feng Xiaogang joue le rôle principal, un personnage que l’on ne peut s’empêcher de considérer comme un tantinet symbolique : un chef de gang sur le retour dont l’autorité est battue en brèche par la génération montante des petits caïds locaux.

[1] Parallèlement, le samedi 9 novembre 2019 à 15 heures à l’auditorium du Centre culturel de Chine à Paris, on aura pu voir – ou revoir pour ceux qui l’ont déjà vu dans le cadre du présent cycle – le film de 1988 de Teng Wenji (滕文骥): « Le Roi des échecs » (《棋王》) adapté de la nouvelle éponyme d’A Cheng.

Programme établi par Marie-Claire Kuo-Quiquemelle, Brigitte Duzan et Luisa Prudentino

Tous les films sont en VO, en règle générale avec sous-titrage français, sauf indiqué (STA : s/t anglais)

Séances les jeudis à 18h15

Présentées et animées par Brigitte Duzan et Luisa Prudentino.

Films du cycle

24 octobre 2019

The Making of Steel

de Lu Xuechang

Les années difficiles du miracle économique chinois pour les jeunes tout juste sortis de la Révolution culturelle.

Le roman d’Ostrovski sert de fil conducteur au film en montrany  l’influence quasi mimétique qu’il a exercé sur les esprits des jeunes Chinois.

C’est le premier long métrage de Lu Xuechang, un réalisateur sorti de l’Institut du cinéma de Pékin en 1990.

vo s/t anglais
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7 novembre 2019

Tian’anmen

de Ye Daying
Au début du mois de septembre 1949, une équipe de l’Armée populaire se voit confier la mission impossible de préparer la place Tian’anmen en vingt-huit jours pour la célébration de la fondation de la République populaire.
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28 novembre 2019

Made in Hong Kong

de Fruit Chan
Hong Kong, été 1997. La vie des plus démunis dépeinte à travers les difficultés rencontrées par un jeune marginal devenu, pour survivre, collecteur de dettes pour un membre des triades. Son travail lui fait rencontrer des jeunes qui bouleversent son quotidien : un handicapé mental qu’il prend sous son aile, une suicidée et une jolie fille dont il tombe amoureux mais atteinte d’une maladie incurable. Le film a été écrit et réalisé par Fruit Chan à la veille de la   rétrocession de Hong Kong à la Chine. C’est une autre approche du cinéma hongkongais que celle habituelle des films de triades.
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16 janvier 2020

Le Pavillon aux pivoines

de Zhang Ming
Œuvre d’un amoureux de l’opéra kunqu, le « Pavillon aux pivoines » de Yonfan est inspiré de l’opéra adapté du Mudanting 《牡丹亭》du dramaturge Tang Xianzu (汤显祖). Construit sur la trame de quelques scènes et airs célèbres, il évoque l’atmosphère décadente des années 1920-1930, et le raffinement de la culture des vieilles familles de lettrés qui n’en finissent pas de mourir. Le contexte historique est à peine évoqué : l’histoire a un côté immatériel et immémorial qui rappelle les aspects oniriques de la pièce initiale. Yonfan est un cinéaste hongkongais d’un art recherché qui a soigné tous les détails de la mise en scène, des décors et jusqu’au moindre des accessoires. C’est le premier volet d’une trilogie sur le Mudanting, et c’est le plus réussi. Le film a été produit par Ann Hui.
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30 janvier 2020

La jeune mariée / The Bride

de Zhang Ming
L’histoire de « La jeune mariée » se passe dans la même région des Trois-Gorges. Le vieux Qi, récemment veuf, tient une petite gargote qui lui permet à peine de vivre. Il se laisse convaincre par un ami agent d’assurance d’épouser une jeune innocente en lui payant une assurance-vie en faveur de son époux, puis de l’éliminer pour toucher la prime. Mais le vieil homme se laisse prendre d’affection pour la jeune femme et rien ne marche comme prévu. Le dénouement final donne au film des allures de fable. Fable sur les méfaits de la course à l’argent facile sur fond de perte de valeurs traditionnelles, mais Zhang Ming dépasse les clichés, avec humour, en montrant que ces valeurs survivent, sous la forme symbolique d’un ancien chant funèbre du Hubei dont on a retrouvé le manuscrit et qui forme la trame musicale du film.
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13 février 2020

Le protégé de madame Qing

de Liu Bingjian
Pendant l’hiver 1999, un jeune garçon arrive à Pékin et trouve du travail dans la boutique de mode de madame Qing qui lui offre aussi une chambre. Elle lui présente sa meilleure amie, mais le jeune homme lui préfère la compagnie d’un de ses amis qui édite une revue consacrée aux graffitis relevés dans les toilettes publiques. Film original entre documentaire et fiction, il a fait la joie des critiques comme des spectateurs à sa sortie : petite merveille d’intelligence et d’humour, titrait Le Nouvel Observateur, tandis que L’Humanité se félicitait qu’il puisse exister des cinéastes comme Liu Bingjian « dans les marges de la Chine schizophrène ». Le film n’a rien perdu de sa fraîcheur ni de son actualité.
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