Une paroisse à la Cité impériale de Liu Qinghua (Université de Wuhan)
C’est toute l’histoire de la paroisse du Beitang de Pékin que retrace cet ouvrage, depuis son émergence avec l’arrivée des premiers jésuites français en 1688 et leur accueil par l’empereur dans la Cité impériale, jusqu’à sa fermeture en 1827.
Fascinés par la civilisation chinoise, les jésuites entament avec la cour une véritable collaboration scientifique et, dans leur activité missionnaire, adaptent le message chrétien à la société chinoise. Une liberté à l’origine d’intenses critiques en Europe, qui débouchera sur la Querelle des Rites et finalement, en 1773, sur un décret du pape supprimant la compagnie de Jésus. Les lazaristes arrivent à Pékin en 1785, alors que les jésuites sont en plein chaos, et leur succèdent à la cour des Qing. À la suite des révoltes et des crises de l’Empire, la mission à Pékin se fragilise de plus en plus ; se pose le problème du maintien des chrétientés fragmentées, avant l’expulsion des lazaristes par l’empereur mandchou.
Comment la vie religieuse est-elle structurée au sein de cette paroisse urbaine du Beitang ? Quels en sont les acteurs ? Quelles formes la religiosité et la piété y prennent-elle ? C’est ce qu’explicite la seconde partie de l’ouvrage. En mettant en lumière la coopération de tous les membres de la paroisse, il permet de comprendre comment cette communauté a pu établir et maintenir une église, une maison charitable et un séminaire dans la société locale. La religiosité chrétienne qui y a cours, sous une forme française, n’est pas sans rejoindre la tradition des diverses religions chinoises. Missionnaires, procureurs, clergés indigènes et laïcs forment une paroisse active en plein centre ville. Et, alors qu’avec la Révolution française, le nombre de missionnaires envoyés en Chine se réduit drastiquement, confréries et laïcs jouent un rôle important dans l’exercice de cette vie religieuse.
L’AUTEUR
Qinghua Liu est docteur en histoire, École pratique des hautes études, section des sciences religieuses (EPHE-PSL). Il est actuellement Maître de conférences à l’Institut d’histoire
moderne de l’École normale supérieure de la Chine Centrale (CCNU) à Wuhan. Il travaille sur l’histoire sociale des missions catholiques en Asie orientale et de la religion chinoise
moderne. Il s’intéresse particulièrement aux missions des jésuites et des lazaristes, et aux relations étrangères de la Chine impériale tardive.
Avec la collaboration de l’Institut Confucius d’Université de Paris