Concert de cithare Guqin

Rêverie musicale autour de la poésie chinoise

Li-Yu You, cithare Guqin et chant

La cithare Guqin

La cithare qin ou guqin est l’instrument de prédilection des lettrés chinois qui l’ont constamment pratiqué, le plus souvent en même temps que la poésie. Déjà mentionné dans le Canon des poèmes, recueil datant du XIe au VIIe siècle avant J.-C, il est l’un des plus anciens instruments chinois à cordes pincées. La musique de guqin contient et transmet tout ce qui fait l’idéal esthétique et la philosophie du lettré : une musique d’une grande richesse émotionnelle, alliant dans un jeu subtil les forces complémentaires du plein et du vide. Les mélodies font le plus souvent allusion à des descriptions de la nature, une vision métaphorique qui s’exprime jusque dans la gestuelle de l’interprète.

Considéré traditionnellement comme un instrument avant tout soliste, le guqin peut également être accompagné par la flûte droite xiao ou le chant. De nombreuses pièces traditionnelles chantées s’inspirent des poésies des grands lettrés (en intégralité ou sous forme d’extraits enrichis par des citharistes au fil de la transmission).

Li-Yu You (cithare Guqin et chant)

Diplômée de l’Institut national des Arts de Taiwan, Li-Yu You commence sa carrière de soliste professionnelle à l’âge de 25 ans. Disciple de grands citharistes tels Yu-Qin Sun et Han-Tsong Ge, elle donne régulièrement des concerts à Taïwan et à l’étranger (Allemagne, Australie, Espagne, Corée, Hong Kong, Norvège, Portugal, Suisse…). En France, où elle vit depuis une dizaine d’années, elle a été la première cithariste à se produire sous la Coupole de l’Institut de France pour la cérémonie d’investiture du célèbre peintre académicien M. Chu Teh-chun.

Résolument engagée dans la préservation d’une tradition vivante, elle multiplie avec bonheur les rencontres de la musique des lettrés avec le théâtre, la danse et la musique contemporaine.

Elle a notamment collaboré avec les compositeurs Jean-Jacques Lemetre, compositeur du Théâtre du Soleil, Michael Erhard et Thierry Pécou. Chargée des cours de guqin, de recherche ethnomusicologique et d’histoire esthétique sur la musique chinoise à l’Université Foguang et à l’Université nationale des Arts à Taiwan entre 2003 à 2007, elle enseigne actuellement à l’Université d’Artois et poursuit des recherches à l’Université de Paris-Sorbonne sur les pratiques de la cithare chinoise à l’époque des Tang (618-907).

Programme

  1. Le chant du halage
    Pièce instrumentale inspirée par un vers du poète Liu Zongyuan (773-818)
  2. Le chant de la félicité
    Sur les paroles du poème Le Vieux pêcheur de Liu Zongyuan
  3. Triple répétition de la Passe Yang
    Inspiré du poème de Wang Wei (701-761) Adieu à Yuan le deuxième qui part en mission à Anxi
  4. Nuages sur les rivières Xia et Xiang
  5. Osmose entre l’homme et les divinités
  6. Complainte au bord de la rivière Xiang
    Inspiré d’une poésie anonyme de l’époque Tang
  7. Mélancolie de l’amour éternel
    Sur les paroles du poème de Feng Yansi (903? – 960) portant le même titre
  8. L’air de la Haute Antiquité
    Pièce à l’origine purement instrumentale dont les paroles ont été ajoutées à l’époque Qing par Gong Guang Biao et Xu Wei Zhun
  9. L’orchidée solitaire
  10. Ivrogne